Un film sensible, utile et instructif, où des acteurs formidables (mention spéciale à Adèle Exarchopolous qui, sans mots, réussit si bien à nous transmettre ses émotions et ses pensées, c'est impressionnant) nous donnent à voir le fonctionnement de la justice restaurative. Mise en place en France depuis 2014, importée du Québec, la justice restaurative organise, lentement, doucement, un contact entre des auteurs de faits criminels, condamnés pour cela, et des victimes de faits similaires. Un chemin douloureux, souvent, pour les victimes, et compliqué pour les auteurs, mais qui parfois ouvre des espaces de compréhension et de réparation, d'apaisement, et de nouveauté. Parce que pour la victime, la peine infligée à l'auteur par la justice peut ne pas suffire à sa pleine réparation. Parce que pour qu'elle se sente pleinement comprise et qu'elle puisse entamer son chemin de réparation, la victime a besoin non seulement que la justice passe, mais aussi que des mots soient posés sur ce qu'elle a vécu, que le dommage qui lui a été causé soit reconnu, et, si cela est possible, que l'auteur (ou un substitut) comprenne et prenne pleinement la mesure et la responsabilité des conséquences de ses actes. Merci à la réalisatrice, Jeanne Herry, d'avoir mis en lumière si finement ces espaces délicats, remplis d'humanité. Merci aux acteurs qui ont si bien su exprimer la complexité des émotions et sentiments associés à ces drames. Un film à voir, absolument!
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